les divers procédés par lesquels a pu s’effectuer la diversité des formes organiques jusqu’à leurs types spécifiques actuels, qui nous semblent désormais fixés, bien qu’ils soient peut-être encore en voie de transformation, car les modifications de structure organique sont excessivement lentes. Sa doctrine pressentie, fondée même par Lamarck, puis épousée et approfondie par d’autres grands penseurs, n’est cependant pas encore devenue incontestable et nous n’avons nulle compétence spéciale pour nous prononcer en pareille matière, quelle que soit notre inclination. Cette doctrine a pris le nom de transformisme. L’agent principal des transformations est la sélection naturelle, c’est-à-dire le choix que, spontanément et fatalement, la lutte pour l’existence, la concurrence vitale, fait entre les organismes. Ceux qui survivent sont les plus résistants, et leurs moindres avantages sur les organismes rivaux tendent à s’accuser, à se développer et à constituer des modifications durables de structure transmises aux descendants et fixées en ceux-ci par l’hérédité. Le système de Darwin est d’ailleurs connu de nos lecteurs ; nous nous bornons à cette brève indication qui suffit à notre objet. L’hypothèse d’un principe et d’un potentiel de vie précédant l’apparition des formes vivantes sur l’écorce terrestre et contemporains des autres forces originelles qui ont fait l’évolution terrestre (pesanteur, chaleur, affinités chimiques, cohésion, etc.), cette hypothèse sans favoriser spécialement celle du transformisme s’y adapte et n’en saurait compromettre la vraisemblance.
C’est la vie en effet, à l’état purement virtuel, en puissance, c’est le potentiel de vie, qui est tenu de fournir progressivement toute l’activité vitale, toute l’initiative d’organisation dont la multitude des plantes et des animaux témoigne sur la terre. Pour satisfaire à l’hypothèse de Darwin, nous pouvons tout de suite admettre que l’incalculable diversité des formes vivantes n’est nullement impliquée dans le potentiel de vie. Ces formes, dans leur évolution séculaire, depuis la première cellule végétale jusqu’à l’homme, ont été déterminées par le concours de nombreux facteurs ; le potentiel de vie a été seulement l’un d’eux, celui qui a construit la forme vivante initiale, la cellule végétale et a mis en branle, dès le refroidissement suffisant de la terre, la lutte de cette forme avec son milieu et avec des similaires dans le même milieu. Pour aider à concevoir les rôles respectifs du potentiel de vie et des forces qu’il a rencontrées dans le milieu terrestre, pour mesurer la part de ce potentiel et celle de