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LA RÉDACTION

une synthèse générale des sciences. Malheureusement, par sa négation de la métaphysique, il s’était privé de tout principe de synthèse. Il pouvait juxtaposer des connaissances ; il était incapable de les unifier. Mais l’idée en elle-même était juste.

La philosophie de l’avenir
sera une et universelle.

Témoin ces paroles de M. Boutroux, au Congrès international de philosophie.

La psychologie, la critique générale des sciences, la sociologie, l’histoire de la philosophie, la philosophie morale et pratique, étudiées en elles-mêmes et pour elles-mêmes, apparaissent chacune à ses adeptes « comme un tout, comme l’essence vraie et totale de la philosophie. Mais ces prétentions mêmes ressuscitent le problème de la philosophie une et universelle, tel qu’il se posait pour un Aristote, un Leibnitz ou un Hegel. Car, se tenir pour satisfait de l’espèce d’anarchie que présentent actuellement ces disciplines si diverses, dont chacune revendique la suprématie et l’indépendance, ce serait renoncer à la philosophie véritable, qui ne peut être, en définitive, que l’effort pour tout comprendre et pour tout accorder…

« Les diverses sciences philosophiques doivent former au fond une harmonie, s’il y a une raison dans les choses, si la philosophie proprement dite a un objet. Certes, il n’a pas disparu de l’âme humaine, et il ne peut qu’être aiguillonné par le spectacle du morcellement que présente actuellement la philosophie, ce besoin de juger des choses du point de vue de l’universel, de régler nos pensées et nos actions sur l’idée du tout et de l’être véritable, qu’on appelle proprement l’esprit philosophique. »

La constitution de cette philosophie n’est-elle pas un rêve ?

Elle exige deux conditions : connaître l’ensemble des sciences actuelles avec leur degré de perfection, et posséder « l’unité de génie » nécessaire pour les traduire en philosophie.

« Ce qu’un individu ne peut embrasser, répond M. Boutroux, les hommes de tous les pays, réunis pour échanger leurs