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ASIE BRITANNIQUE.

locales, à une époque où la compagnie n’avait que quarante ou cinquante employés et quelques soldats dans chacune de ses factoreries commerciales, firent sentir la nécessité de n’accorder qu’à l’ancienneté des services l’avancement dans les fonctions publiques ; les directeurs ont seulement le droit de remplir les places vacantes. Les individus qui entrent au service de la compagnie pour exercer des fonctions civiles reçoivent leur éducation au collége d’Hertford, et, suivant un acte de la législature, ces élèves sont obligés de passer un examen, avant de quitter l’Angleterre. Tout Directeur est tenu, sous serment, de ne jamais vendre une place, ni de recevoir une gratification directe ou indirecte, pour une fonction vacante à laquelle il nomme. Le jeune homme, et ses parens, prêtent également serment qu’ils n’ont rien payé à cet effet ; si la loi a été violée, le fonctionnaire perd sa place, et est renvoyé du service, sans espoir de pouvoir y rentrer jamais. Il y a aussi près de Croydon une école militaire pour les cadets. Les mesures sont donc prises afin que les différens emplois soient occupés par des hommes capables. Mais une fois arrivé dans l’Inde, il faut renoncer à tout patronage de la part de l’Angleterre : la loi repousse ce patronage ; on ne dépend plus que du gouvernement local[1].

L’administration, quoique placée sous la surintendance générale du gouverneur, est divisée en trois gouvernemens,

  1. Ainsi, la Direction en Angleterre possède, 1o la disposition libre et entière des hauts emplois dont nous avons parlé ; 2o le droit de remplir la plupart des fonctions vacantes, dans le service civil et militaire. Mais à cet égard, il se présente une observation très-importante : c’est que, si la Direction a la faculté d’envoyer dans les Indes un certain nombre de fonctionnaires, elle n’a pas, en général, celle de remplacer les personnes choisies à leur tour par le gouvernement local (elle ne peut ordinairement que les destituer), ni même celle de faire monter en grade qui que ce soit. Encore une fois, du moment qu’on a mis le pied dans l’Inde, on se trouve sous l’autorité immédiate du gouvernement local, qui juge seul des récompenses que l’on peut mériter, et à peu d’exceptions près, nous pouvons assurer qu’elles sont le prix de la durée des services.