rant, avec les dépêches de Votre Excellence jusqu’au 7 mai inclusivement. Elles ont été mises sous les yeux du Roi.
À l’exception de la charte constitutionnelle, la nation et gouvernement portugais sont préparés à recevoir tout ce que vous apportez de Rio-Janeiro à Lisbonne.
En effet, l’opinion a long-temps prévalu à Lisbonne, que la convocation des cortès, dans une forme ou dans une autre, serait nécessaire pour sanctionner un nouvel ordre de succession à la couronne de Portugal. On ne saurait assurer d’avance que les Portugais recevront avec joie une constitution représentative destinée à remplacer leurs anciennes assemblées nationales ; mais il n’y a aucune raison de douter de l’acquiescement de la nation au bienfait d’un souverain dont les volontés lui ont toujours paru dignes de respect et de soumission.
Quel que soit du reste celui des deux modes que l’Empereur dût préférer pour régler les affaires du Portugal, la convocation des cortès, ou la charte constitutionnelle, on ne peut du moins refuser une grande justesse à cette observation de Sa Majesté : que de nombreuses difficultés résulteraient de la convocation d’une assemblée tellement tombée en désuétude, que des doutes pourraient facilement s’élever sur sa composition et sa manière de procéder, et qu’elle enflammerait les prétentions populaires, au point de dégénérer en corps constituant, tandis que tout devenait facile avec un code, définissant à la fois les droits et les devoirs de tous les rangs et de tous les ordres de l’état, prescrivant les formes de leurs délibérations, et déterminant les limites de leurs pouvoirs respectifs.
On est obligé de reconnaître que les notables de France, en 1789 d’une part, et de l’autre, la charte constitutionnelle de Louis xviii en 1814, viennent fortement appuyer les motifs de Sa Majesté Impériale. On peut, par conséquent, espérer que lorsque les cabinets, qui sont les adversaires nés de toute réunion d’assemblées nationales, considéreront qu’il était absolument impossible d’éviter toute convocation