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RÉPUBLIQUE HELVÉTIQUE.




DE LA NEUTRALITÉ DE LA SUISSE




FORCE MILITAIRE.


On nous transmet de Genève quelques renseignemens qui viennent d’être publiés sur la force militaire de la république helvétique ; nous croyons devoir les communiquer à nos lecteurs. Plusieurs personnes ont paru penser que ce pays ne serait pas en état de maintenir sa neutralité contre une puissance ennemie de la France. C’est cette opinion que les réflexions suivantes cherchent à combattre.


Les contingens fédéraux s’élèvent à 66,332 hommes, et comme chaque canton dépasse sa quote-part, on peut les porter hardiment à 72,000 miliciens, dont les plus âgés (à l’exception des officiers et des sous-officiers) n’ont guère plus de 30 ans. Il faut ajouter à ce chiffre les troupes capitulées servant à l’étranger, dont le nombre s’élève à environ 18,000 hommes, et qui doivent toutes rentrer dans leur patrie en cas de guerre.

Le nom de miliciens emporte souvent avec soi l’idée de quelque chose de peu redoutable, quand on les compare aux troupes réglées ; mais il n’en est pas de même lorsque toute la force de l’état repose sur eux. Que l’on vienne en Suisse à l’époque des exercices dans chaque canton, ou à l’époque des revues fédérales, ou à l’école de Thoun, et l’on pourra s’en