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INSURRECTION DE CANDIE.

qui est compatible avec la situation des choses. C’est dans cet esprit que vos instructions seront dirigées.

» Il est absolument indispensable que vous nous teniez au courant de ce qui se passe, dans un moment où l’affaire de Candie est sur le tapis. Ainsi ne perdez aucune occasion.

A. Maurocordato. »


À l’époque où cette lettre fut écrite, la journée du 24 août avait déjà eu lieu. Dans cette journée, une partie de la garnison turque de Candie, excitée par les plaintes du fils d’Agriolidi, seigneur turc d’un rang élevé, qui venait de périr assassiné par les Grecs, se répandit avec fureur dans les rues et massacra un certain nombre d’individus.

Le baron de Reyneck fit à ce sujet un rapport qu’on transmit à l’amiral Malcolm, qui se laissa aller à l’indignation que lui inspiraient les scènes horribles dont cette pièce traçait le tableau.

L’amiral anglais se présenta à la Canée, et signifia aux autorités turques la pièce suivante sous le titre de Memorandum[1].

« Les alliés veulent[2] que les choses restent sur le pied actuel en Candie, jusqu’à ce que le traité de Londres soit exécuté.

» Les amiraux vont disposer leurs forces navales de manière à ce que tout convoi d’hommes, d’armes, de vaisseaux et de munitions soit interdit, et ils recommandent un armistice aux deux partis. Ils s’offrent pour en faciliter

  1. Cette pièce se trouve en original à bord du vaisseau le Wellesley écrite en anglais. Une copie traduite en langue française sur ce vaisseau, a été remise à Mustafa-Pacha, pour être envoyée au séraskier de la Crète.
  2. Le ton impératif de veulent n’existe pas dans l’original anglais. Il paraîtrait que le traducteur n’a pas su faire la différence entre le wish, qui exprime un désir, et le will qui exprime une volonté.