océans, une population de sept millions d’hommes[1], un sol capable de tout produire, et d’inépuisables mines de métaux précieux, d’où la métropole tirait naguère, et à si peu de frais, un immense revenu[2]; il y a là sans doute bien des sujets de regrets.
D’un autre côté, si Cuba, au pouvoir des Espagnols, est un obstacle à la stabilité et au bonheur futur des républiques voisines, le Mexique libre pourrait rendre extrêmement précaire pour la conservation de cette colonie, la seule, avec Porto-Rico, qui leur reste dans le Nouveau-Monde. La proximité du Yucatan paraît permettre au Mexique d’insurger cette île quand bon lui semblera. Il suffirait, dit-on, pour cela de faire descendre quelques bataillons sur ses côtes, et de mettre aux armes aux mains de la population. On assure même que la proposition en a été, plusieurs fois adressée par ses habitans à la Colombie et au Mexique ; mais jusqu’ici, ces gouvernemens ont dû être retenus par la crainte d’un soulèvement d’esclaves, et par le voisinage des Antilles anglaises et des États-Unis, qui sont eux-mêmes fort embarrassés de leur population noire[3].
- ↑ M. de Humboldt a évalué la population du Mexique en 1823, ainsi qu’il suit :
3,700,000 de race pure, 1,230,000 blancs, 10,000 noirs, 1,860,000 de race mêlée, Total… 6,800,000 - ↑ Le Mexique a fourni à l’Espagne, de 1690 à 1803, 2,027,932,000 piastres en argent monnayé. M. de Humboldt porte à 3,000 le nombre des mines d’argent, leur produit annuel à 537,000 kilogrammes, et celui des mines d’or à 16,000 ; ce qui équivaut à 25 millions de piastres. Les mines de la Nouvelle-Espagne produisaient les deux tiers de l’or et de l’argent que la métropole tirait d’Amérique.
- ↑ Il s’est établi à Washington une association, dite Société de colonisation