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GUATÉMALA.

nifesta pas moins, en 1808, l’intention de changer sa forme de gouvernement, et il se serait, à leur exemple, déclaré libre l’année suivante, s’il n’eût été effrayé de l’anarchie qui se mit à cette époque parmi les insurgés du Mexique et de la Colombie. Des ouvrages politiques qu’on y recevait de la Péninsule et des états voisins, y étaient lus avec avidité ; une société patriotique s’établit, et se chargea de diriger le mouvement des esprits ; l’université, au mépris des défenses de l’Espagne, enseigna le droit naturel et le droit public, et la liberté de commerce, proclamée en 1812, en permettant aux Guatémalais de visiter les États-Unis et l’Angleterre, attira dans leur pays une foule d’étrangers, avec lesquels il leur était naguère interdit de communiquer sous les peines les plus sévères. Cette dernière mesure hâta l’heure de l’émancipation du Guatémala ; elle donna une grande activité à l’agriculture, aux arts et au commerce, et prépara par degrés les habitans à l’indépendance. Aussi, quand la constitution des Cortès cessa de régir l’Espagne, en 1814, le Guatémala continua à se gouverner avec une sorte de liberté ; toujours soumis, il est vrai, à des autorités espagnoles, mais dont le pouvoir était presque sans force. La révolution de l’île de Léon, qui arriva sur ces entrefaites, et fut bientôt suivie de celle du Mexique, détermina les Guatémalais à imiter l’exemple qui leur était donné. En conséquence, le 15 septembre 1821, ils proclamèrent leur affranchissement, sans éprouver le moindre obstacle de la part des partisans de la métropole.

Cependant Iturbide, qui venait, de s’emparer de l’autorité impériale au Mexique, résolut d’étouffer les idées démocratiques au Guatémala, et y envoya une expédition pour empêcher la réunion de l’assemblé nationale. Il en résulta quelques troubles ; mais, après la chute de cet usurpateur, tout rentra dans l’ordre, et le congrès s’étant réuni, rendit le 1er juillet 1823, le décret suivant :

« Considérant que le vœu général des habitans du Guaté-