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Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/311

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ANNONCES BIBLIOGRAPHIQUES.

Ismaël ben Kaïzar sera lu avec intérêt ; la tendre Nouna Koali est un portrait dont le type ne peut se trouver qu’au sein des forêts vierges brésiliennes ; le farouche Caonabo est peint d’une main ferme, qui manie des couleurs recueillies au milieu même des Caraïbes. Mais les figures européennes, bien que vraies, laissent à désirer ; elles sont empruntées à la froide histoire, au lieu d’être modelées sur la nature vivante et passionnée.

Peut-être ces observations paraîtront-elles quelque peu sévères ; mais nous les croyons justes, et nous aimons à croire que M. Ferdinand Denis nous saura gré de les lui avoir adressées : ce qui tue la médiocrité, n’est pour le vrai talent qu’un aiguillon salutaire.

A…

Prima Lezioni de Maria Edgeworth, prima traduzione italiana di Bianca Milesi Moion. — Milano, Fontana, 1829, in-12.

Les ouvrages de miss Edgeworth sont populaires en France. D’élégantes traductions, des imitations ingénieuses nous ont révélé tout ce qu’il y a de délicat, de maternel dans ces procédés d’éducation naturels et vrais, à la portée de toutes les classes et de toutes les intelligences, dépouillé de ces théories vagues qui en rendent l’application impossible, et de cet esprit de système qui en a si souvent faussé l’objet. Miss Edgeworth était l’aînée d’une famille de dix-sept enfans, qu’elle a élevée presque seule, qu’elle n’a jamais perdue de vue. Ses ouvrages ne sont exactement que le résumé de ses observations de tous les jours ; c’est l’œuvre de vingt années d’expérience : aussi est-ce une œuvre consciencieuse, originale et neuve dans quelques-unes de ses parties, irréprochable dans toutes, depuis le Traité d’Éducation, qui est comme l’exposé de la méthode, jusqu’aux petits ouvrages qui en semblent l’application indirecte. L’Éducation pratique, le Livre de Lecture et les Petits Industrieux, dont Mme Belloc vient de nous donner une traduction charmante, sont maintenant dans toutes les bibliothèques, à côté d’Adèle et Théodore, du Théâtre de Société et des Contes à ma Fille.

Le mérite des productions de miss Edgeworth n’a pas été compris seulement en France ; l’Italie va s’enrichir de ces ouvrages, naturalisés chez nous. Les Premières lectures viennent de paraître à Milan, traduites par Mme Milesi Moion. Mme Moion a adopté pour épigraphe celle que M. Pictet avait mise en tête de la traduction de l’Éducation pratique. C’est, en deux mots, le résumé et l’éloge du système : Associer le plaisir à ce qu’on veut que les enfans recherchent, et la peine à ce qu’on veut qu’ils évitent. Le livre de Mme Moion prouve qu’elle a parfaitement compris le précepte. Autant que nous en pouvons juger, sa traduction est écrite en italien très-pur. À un grand mérite de naturel et de fidé-