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Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/444

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PIÈCES OFFICIELLES. — ÉTATS-UNIS.

» Le soin particulier que nous prenons d’emmagasiner d’avance, dans les chantiers de la marine, des bois de construction, et d’autres matériaux façonnés par d’habiles ouvriers, et propres à être mis promptement en œuvre pour leurs diverses destinations, nous mettra, dans tous les temps, à même de construire des vaisseaux aussi parfaits que possible, et nous sauvera d’énormes frais de réparation pour tous les bâtimens autres que ceux employés à protéger notre commerce. Les véritables motifs à alléguer pour l’établissement de ces chantiers sont si expressément indiqués dans le rapport du bureau de la marine, qu’en les recommandant à votre attention, je crois inutile de rien faire autre chose que d’exprimer l’assentiment complet que je leur donne. Le chantier de ce district, étant déjà très-abondamment pourvu de tous les matériaux nécessaires à la construction des navires, pourra servir à l’approvisionnement des deux autres chantiers choisis par le bureau de la marine pour y concentrer des matériaux de même genre. D’après la facilité et la sûreté des communications entre ces dépôts, il sera inutile de pourvoir, en ce qui les regarde, aux dépenses de matériaux semblables, surtout des métaux et des bois qu’on emploie dans la construction des vaisseaux.

» Par le rapport ci-joint du secrétaire d’état de la marine, vous connaîtrez l’état et l’utile emploi de cette branche de notre service militaire pendant la présente année. La marine est le boulevard sur lequel repose le plus fermement la sécurité de notre pays contre l’agression étrangère ; et elle est digne, sous ce rapport, de l’attention spéciale du gouvernement. C’est dans cet esprit que nous continuerons de nous attacher aux mesures adoptées depuis la fin de la dernière guerre, mesures qui ont amené l’agrandissement graduel de notre marine, et qui sont comme les fruits de l’expérience nationale. Vous verrez cependant que, malgré l’active sollicitude que vous avez manifestée pour l’organisation parfaite de cette arme, malgré la générosité des allocations que vous a suggérées cette sollicitude, le but, sous beaucoup de points de vue importans, n’est pas encore atteint.

» Une autre amélioration sera obtenue au moyen de la suppression du bureau de la marine, tel qu’il est maintenant constitué, et de son remplacement par des bureaux semblables à ceux qui existent dans le département de la guerre. Chaque membre du bureau, placé désormais à la tête d’un bureau séparé, sentira peser sur lui le poids de cette responsabilité salutaire qui ne peut être divisée sans perdre beaucoup trop de sa force. Leurs services deviendront encore plus précieux, lorsqu’ils seront appliqués séparément aux intérêts si grands et si variés de cette marine, dont les motifs les plus puissans porteront chacun d’eux à avancer la prospérité. Par suite de ces dispositions nouvelles, toutes les branches de cet important service prendront un caractère plus simple et plus précis, et une économie scrupuleuse présidera aux dépenses du trésor public.

» Je recommanderai aussi la réunion du corps des soldats de marine avec l’arme de l’infanterie et l’arme de l’artillerie, comme un des moyens les plus propres à remédier aux défauts de son organisation ; car bien qu’il ne soit guère plus nombreux qu’un régiment d’infanterie, ce corps a, outre son lieutenant-colonel commandant, cinq lieutenans-colonels brevetés qui reçoivent la paie entière et les émolumens du rang de leurs brevets, sans rendre des services proportionnés. Les détails du service de la marine peuvent être aussi bien exécutés par l’infanterie ou l’artillerie de ligne, puisqu’ils n’exigent pas d’instruction particulière.

» Avec toutes ces améliorations, et celles que peuvent conseiller encore un zèle vigilant et de mûres réflexions, il ne faut pas douter que la marine, énergiquement dirigée, ne devienne bientôt ce que la nation américaine veut qu’elle soit. Le rapport du secrétaire d’état, auquel je me réfère pour d’autres détails intéressans, vous démontrera tout ce qu’a fait cette marine pour détruire la piraterie dans les mers de l’Inde occidentale, tous les succès qu’elle a obtenus chaque fois que ses escadres ont dû protéger la sureté du territoire américain. Parmi ces détails, je re-