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GRANDE-BRETAGNE.

D’après ces autorités et ces exemples, nous appuyons de tous nos efforts la formation des colonies protestantes en Irlande ; mais nous proposerons avant tout la méthode suivante, comme seule capable, à la fois, d’assurer un emploi productif au peuple, et de mettre un frein salutaire à la cupidité des propriétaires.

1o Nous voudrions que le clergé[1] fût nommé gardien perpétuel des pauvres, et que deux inspecteurs fussent choisis annuellement dans chaque paroisse.

2o Que le gouvernement envoyât dans chaque district d’Irlande un ingénieur chargé de quelque ouvrage public, et qui aviserait aux moyens d’occuper les pauvres, soit à enlever les obstacles à la navigation des rivières et des lacs, soit à construire des canaux, des routes, des jetées, et qui rendrait compte de ses opérations aux grands jurys et au parlement.

3o Que les inspecteurs eussent le droit d’envoyer à ces travaux tout pauvre qui le requerrait, et de porter le prix de son salaire au compte de la paroisse où il est né.

4o Que les presentments[2] des grands jurys, qui sont actuellement une source féconde de péculat, fussent mis à la disposition des inspecteurs et des gardiens des pauvres dans leurs paroisses respectives.

5o Que la quotité de la taxe pour l’emploi des pauvres fût proportionnée aux moyens de chaque individu, et que les absens qui négligeraient leurs devoirs d’inspecteurs, de grands jurés, de sheriffs, de commissaires, etc., fussent condamnés à des amendes, dont le montant serait versé dans la caisse des indigens.

Si l’on adoptait une mesure semblable en Irlande, le propriétaire se garderait bien d’imposer à l’avenir des fermages excessifs ; il se verrait forcé de procurer de l’occupation à

  1. Protestant, sans doute ; l’auteur ne s’explique pas.
  2. Allocations votées par les grands jurys pour les dépenses du comté.