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ASSOCIATION PROTESTANTE.

somme en argent, comme elle le fait actuellement, elle paierait les Irlandais en objets de ses fabriques. De cette manière, on atteindrait le but que doit toujours se proposer un sage législateur, et qui consiste à donner le plus d’extension possible au commerce intérieur. Si les propriétaires des terrains incultes voulaient passer des baux à longues années et les affermer pour la moitié de leur rapport annuel, (de sorte qu’il y eût de part et d’autre un intérêt égal et leur amélioration), s’ils consentaient à faire une première dépense de deux livres sterling par an, le paysan donnerait volontiers son travail sans rétribution, parce qu’il pourrait, à la longue, se procurer quelque indépendance. L’Angleterre y gagnerait aussi ; car, à en croire le troisième rapport sur l’émigration, « la conséquence inévitable de l’émigration spontanée des Irlandais est d’inonder ce pays de pauvres, et de rendre par degrés les paysans d’Angleterre aussi misérables que ceux d’Irlande. »

M. Maurice Fitz Gerald, appelé devant le comité chargé de l’emploi des pauvres, déposa « avoir vu des paysans du Kerry quitter leurs foyers, et offrir de travailler pour deux pences par jour (4 sous), en un mot, pour ce qui pourrait les faire exister durant les 24 heures. » M. Tighe rapporte que le nombre des individus vivant d’aumônes en Irlande, est incalculable. « Il faut, ajoute-t-il, qu’ils subsistent de charité, ou de rapine. J’attribue au défaut d’ouvrage tous les maux qui affligent et déshonorent mon pays. » « Dans la partie du comté de Cork que je connais le mieux, dit M. O’Driscoll, la condition du peuple est misérable au dernier degré : rien ne peut se comparer à la détresse des artisans des basses classes, et les fermiers ne sont guère moins malheureux. »

Le meilleur moyen de remédier à cet état de choses, c’est donc d’adopter,

1o Le bill de M. Brownlow pour le desséchement des terres vagues, et pour les sûretés à donner aux acquéreurs.