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Page:Revue des Deux Mondes - 1829 - tome 2.djvu/84

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GRANDE-BRETAGNE.

2o Un autre bill que doit également proposer M. Brownlow, pour déterminer les limites de ces terrains, et les enclore.

3o D’amender par un acte du parlement, le système des associations anonymes (acte 21 de Georges iii), pour que le capitaliste puisse employer utilement ses fonds, et les faire tourner à l’avantage du peuple irlandais.

4o De passer un acte pour occuper les pauvres d’Irlande à des travaux publics dirigés par des ingénieurs du gouvernement, et faire supporter leurs gages au district ou à la paroisse où ils sont nés. On remédierait ainsi à deux grands maux et à deux causes de dégradation qui découlent du système anglais, et consistent, 1o à faire travailler le peuple pour un salaire d’une modicité déraisonnable, et 2o à lui donner de l’argent sans en exiger de travail.

5o De passer un acte afin de faciliter et assurer l’acquisition des propriétés territoriales en Irlande. Pour cela, il faudrait qu’on pût s’adresser directement à la chancellerie, et éviter les frais et délais que nécessitent les bills particuliers.

Beaucoup de gens voient dans l’éducation le seul remède applicable aux maux de l’Irlande ; nous croyons qu’il serait dangereux de se fier uniquement à ce moyen. Ce serait élargir encore davantage l’intervalle qui sépare le riche du pauvre ; ce serait rendre celui-ci bien plus à plaindre. Ajouter le besoin de l’éducation à celui qui naît de la pauvreté, c’est verser un nouveau poison dans l’ame de l’indigent, et fournir de nouvelles armes aux ennemis de l’ordre social. Le paysan irlandais pourra lire alors qu’en vertu de la loi, les pauvres d’Angleterre sont nourris et entretenus quand ils sont vieux, malades et sans ouvrage ; il établira des comparaisons entre sa position et la leur. Il lira ensuite le discours de quelque éloquent orateur, de son propriétaire peut-être, qui s’apitoiera sur le sort des esclaves des Antilles, lesquels sont toujours sûrs d’être nourris, vêtus et logés, quand bien même l’ou-