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EXPÉDITION D’ALGER.

Exmouth, et qui n’eut d’autres résultats que l’incendie de la flotte algérienne.

Nous ne parlerons que de la tentative faite par l’Espagne sous le règne de Charles iii, où une flotte de gros vaisseaux espagnols que leur tirant d’eau empêchèrent d’approcher du rivage, ne purent porter que de faibles secours aux six à huit mille hommes qui avaient été imprudemment débarqués. Le général Acton, depuis premier ministre à Naples, mais alors commandant la flotille toscane réunie à l’armée navale d’Espagne, fut le seul qui se conduisit avec intelligence dans cette circonstance. Il put approcher de terre avec ses petits bâtimens, et protégea ainsi efficacement le rembarquement des troupes espagnoles.

La saison la plus favorable pour attaquer Alger et conquérir ce royaume est évidemment la fin de l’hiver, les derniers jours de février et les premiers de mars. L’expédition de Charles-Quint en est la preuve évidente. Au printemps, les chemins deviennent praticables ; de plus, en mars, la végétation est déjà forte dans ces régions, puisque la moisson des blés et des orges y a lieu à la fin de mai. Ainsi, la cavalerie n’y manquerait pas de fourrages, et l’armée y trouverait des vivres en abondance ; une chaleur douce et tempérée y maintiendrait la bonne santé du soldat. Les plaines et les vallées fécondes qui entourent Alger fourniraient avec profusion les bestiaux, les légumes et les fruits dont on aurait besoin.

Alger ayant une enceinte, du côté de la terre