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ARCHIVES HISTORIQUES.

d’environ douze cent toises, et renfermant dans ses murs, outre les six mille Turcs et renégats qui en font la garnison, huit mille Coulolis ou Maures qu’elle pourrait armer, il serait imprudent de l’attaquer avec moins de vingt-cinq mille hommes, dont deux mille de grosse cavalerie, plus, un train d’artillerie de siège, des tentes et des vivres pour deux mois.

La descente serait facile dans la baie de Temensfust, à quatre lieues d’Alger, localité accessible dans son contour, et où Charles-Quint fit son débarquement sans obstacles. L’armée se porterait rapidement sous les murs de la capitale, et pourrait en commencer le blocus. Elle s’entourerait d’un camp retranché pour éviter les attaques et les surprises, et le siège commencerait, ainsi que le bombardement, tandis que le port et la rade seraient bloqués et menacés par une flotte composée de grands et de petits bâtimens propres à mouiller près du rivage et à le protéger. Pour faciliter et abréger le transport de la cavalerie, elle pourrait être stationnée à Carthagène, d’où, en deux ou trois jours, on l’amenerait au camp.

La prise d’Alger rendrait l’armée maîtresse d’une nombreuse artillerie et de deux ou trois mille chevaux propres à monter une excellente cavalerie légère. En traitant bien les habitans, quatre à cinq mille hommes de garnison suffiraient pour la garde de la ville. Alors l’armée pourrait être partagée en deux corps, dont l’un se porterait sur Constantine, la principale ville après Alger, et l’autre sur Oran et Trémé-