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EXPÉDITION D’ALGER.

cen. Elles suivraient toutes deux dans cette marche le littoral de la mer, et s’assureraient des villes qui y sont bâties. Dans cette double expédition, l’avantage d’avoir préféré le printemps à l’automne se ferait sentir par le peu d’obstacles que présenteraient les chemins pour le transport des vivres, des munitions et de l’artillerie.

Constantine et Trémécen, villes ouvertes, ne pourraient opposer de résistance. La division chargée de s’emparer de Constantine aurait son rendez-vous à Bugie, bon port entouré d’un pays fertile ; cette division devrait être de 12,000 hommes, pour pénétrer sans crainte dans l’intérieur de la province, à raison de la distance de trente-huit lieues qui sépare Constantine de Bugie. Elle aurait avec elle des vivres, une artillerie légère, des pièces de montagne, et de petits obusiers ; des caravanes de chameaux fort communs dans le pays, transporteraient les vivres et les munitions.

Des présens et l’affranchissement de tout tribut engageraient, sans doute, dans notre alliance les puissantes et nombreuses tribus des Beni-Albas et des Coulos qui sont établies entre Bugie et Constantine. On traiterait de la même manière avec les Henneïschas cantonnés dans l’Atlas ; ils fourniraient même de la cavalerie en recevant une faible solde. La petite place un peu fortifiée de Tifsch, quinze lieues plus à l’orient, mériterait d’être occupée et entourée de bons ouvrages en terre ; elle est une barrière contre les attaques possibles des Tunisiens.