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NOUVELLES.

pitaine d’Urville et les habiles officiers de l’Astrolabe, la France, comme citoyens, a des éloges à leur offrir. Ils ont eu le bonheur d’acquitter sa dette envers une grande infortune. Ils ont reconnu les tristes parages où disparurent les bâtimens de Lapérouse : ils ont vu à travers les eaux transparentes les restes disséminés de cette expédition. Mais si des débris inanimés ont révélé le lieu du naufrage, pas un débris vivant n’est venu consoler leurs regards, pas une voix française n’a répondu à la leur. Instruits par un silence de mort, ils ont payé aux mânes de nos malheureux compatriotes le tribut de leur douleur et de nos regrets, et Vanikoro a vu les hommes de la France de Charles x élever sur son rivage un monument de deuil aux hommes de la France de Louis xiv. Un cénotaphe placé sur un point au milieu du grand Océan est donc aujourd’hui le seul résultat de quarante années de recherches. »

M. le secrétaire passe successivement en revue les actes de la Société, les communications qui lui ont été faites et les principaux travaux géographiques de ses membres.

En parlant de la statistique, il a signalé comme des modèles à suivre, les grands travaux de M. le comte de Chabrol et de M. Balbi, et a fait voir l’utile influence que de telles compositions exerçaient sur les progrès de cette branche de la science qui prend tous les jours un caractère plus élevé et plus philosophique…

Interprète des regrets de la société, M. le secrétaire termine son rapport en payant à la mémoire de MM. Pacho et de Rossel un tribut d’éloges bien légitime.

« M. de Rossel, dit M. Larenaudière, entré dans la marine au sortir de l’enfance, se fit un nom militaire dans les combats des années 1781 et 1782. Une autre gloire lui était réservée, celle de la science ; gloire pure de tout souvenir amer, et chère à l’humanité. Apprécié par le général d’Entrecastaux, il fit avec lui cette grande campagne à la recher-