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DESCRIPTION DE TEMBOCTOU.

tenir de renseignemens plus certains ; et la question du grand problème de l’issue du Dhioliba dans l’Océan sera résolue par un voyageur plus heureux : cependant, s’il m’est permis d’énoncer mon opinion sur le cours de ce fleuve, je suis aussi porté à croire qu’il va se perdre dans le golfe de Bénin, par plusieurs embouchures.

Les Maures de Tripoli et ceux d’Ardamas, vont faire le commerce à Haoussa ; ils y conduisent des marchandises d’Europe, et ils en exportent en échange beaucoup d’or, qui vient du riche pays du Ouangara. Ils viennent ensuite à Temboctou avec des pacotilles de jolies étoffes de ce pays, elles sont tissées à petites laizes, teintes en belle couleur bleue, et bien lustrées avec de la gomme. Mon hôte m’en fit voir une pièce, que je trouvai très-belle ; elle ressemblait à celles qui sont fabriquées chez les nègres situés plus au N. ; j’en ai vu à Galam, en 1819, de semblables qui venaient de Ségo, et qui avaient été fabriquées par les Bambaras ; elles étaient aussi bien lustrées que celles que j’ai vues à Temboctou. En général, les nègres du Sénégal attachent un grand prix à ces étoffes.

Comme les environs de Temboctou sont tous dépourvus de pâturages (puisque les chameaux y trouvent à peine de quoi paître), on tire de Cabra beaucoup de fourrages, que les habitans de ce village récoltent dans les marais, et qu’ils font sécher pour les vendre aux personnes de la ville qui ont des bestiaux à nourrir, tels que chevaux, bœufs, moutons