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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

tir des habits qu’il m’envoyait, et qu’il lui avait paru, qu’attendu le naufrage que j’avais éprouvé et qui m’avait mis à nu, le présent le plus convenable à ma situation était les vêtemens qu’il m’offrait. Cet envoyé s’entretint pendant quelque temps avec moi, me faisant des questions sur l’Espagne et sur notre roi. Tout le temps que je restai à Zurunga, l’Empereur m’envoyait tous les jours un présent de confitures exquises et de fruits, entr’autres des poires plus grosses du double que les plus grosses d’Espagne. Après une semaine de séjour, le secrétaire me demanda de fixer le jour où je voudrais être présenté à l’Empereur. Je lui répondis que cela ne dépendait pas de ma volonté, mais bien de celle de Son Altesse. Il me quitta immédiatement après cette réponse, et il me fit prévenir que le lendemain, sur les deux heures après midi, il enverrait quelques gentilshommes du palais pour me chercher. Il est bon de savoir que mon hôte et plusieurs seigneurs qui me rendaient de fréquentes visites m’avaient conseillé de ne point témoigner un trop grand empressement pour voir l’Empereur, et d’attendre que ce prince m’en fît lui-même témoigner le désir. Je me conformai volontiers à cette insinuation, d’autant que je passais le temps fort agréablement à visiter tout ce que la ville de Zurunga contient de curieux et d’admirable. J’ai déjà fait une description de Jedo ; celle que je pourrais faire de Zurunga serait semblable. Ainsi je m’en abstiendrai pour ne pas me répéter.