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VOYAGE AUTOUR DU MONDE.

suivre, car les faibles gains que leur chasse procurerait seraient loin de compenser les frais des armateurs. Les phoques de l’hémisphère du nord n’ont aucune analogie avec ceux de l’hémisphère du sud, et c’est bien à tort qu’on a cherché à les comparer, tant il est vrai que les noms de loups, de chats marins, de lions de mer qu’on a donnés à toutes ces espèces ont singulièrement contribué à rendre inintelligibles les descriptions des voyageurs. Les îles Malouines dont les rivages se peuplaient de phoques dans certains temps de l’année, ont été rapidement épuisées ; les amphibies qu’on y rencontre encore sont en petit nombre, et ne présentent plus que les restes de ceux qui échappèrent à des massacres régularisés par l’homme.

Les Anglais et les Américains de l’Union arment chaque année plus de 60 navires pour chasser les phoques. Ils furent expédiés d’abord sur les côtes de Magellanie, les Malouines, la Nouvelle-Zélande, et le sud de l’Australie. Ces contrées ne fournissant plus à des expéditions fructueuses, il fallut se lancer dans les parages les moins fréquentés, et c’est ainsi que les Shetland méridionales étaient connues depuis plusieurs années par des chasseurs de phoques, qui s’y rendaient en secret, et que Powel et Weddell, tout en dirigeant avec succès leurs entreprises lucratives, ajoutèrent des notions d’un haut intérêt sur les terres antarctiques qu’ils explorèrent dans un but purement commercial.

Les armemens destinés exclusivement à la chasse des phoques, exigent des navires solidement con-