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ARCHIVES GÉOGRAPHIQUES.

struits et du port d’environ trois cents tonneaux. Tout y est installé avec la plus grande économie : pour cette raison, les fonds du navire sont doublés en bois : l’armement se compose de barriques pour mettre l’huile, de six yoles armées comme pour la pêche de la baleine, et d’un petit bâtiment de quarante tonneaux mis en botte à bord et que l’on monte aux îles destinées à servir de théâtre à la chasse. L’équipage se compose de 20 à 23 hommes, et on estime à 130,000 francs la mise dehors pour campagne ordinaire. Les marins qui se livrent à ces entreprises ont généralement pour habitude d’explorer divers lieux successivement, ou de se fixer sur un point d’une terre et de faire des battues nombreuses aux environs. Ainsi, il est assez d’usage qu’un navire soit mouillé dans un hâvre sûr, que ses agrès soient débarqués et abrités, et que les fourneaux destinés à la fonte de la graisse soient placés sur la rive. Tandis que le navire principal est ainsi dégréé, le petit bâtiment très-léger est armé de la moitié environ de l’équipage, pour faire le tour des terres voisines, en expédiant ses embarcations lorsqu’il voit des phoques sur les rivages, ou laissant çà et là des hommes destinés à épier ceux qui sortent de la mer. La cargaison totale se compose d’environ 200 phoques coupés par gros morceaux et qui peuvent fournir quatre-vingt à cent barils d’huile, chaque baril contenant environ 120 litres, et valant à peu près 80 francs. Arrivées au port où est mouillé le grand vaisseau, les chairs coupées par morceaux sont transportées sur le rivage, pour