Dans l’après-midi du 19 février 1813, le Hunter jeta l’ancre dans la baie de Vilear, à la distance d’environ un quart de mille de l’embouchure d’une petite rivière qu’il faut remonter pour arriver au village. Vilear est situé à environ un mille ou un mille et demi du mouillage, et les bords de la petite rivière ou ruisseau qui le baigne sont couverts d’une magnifique verdure. Des deux côtés, sur un terrain bas, d’épaisses forêts de mangliers s’étendent jusqu’à une petite distance du village, où le sol a un peu plus d’élévation et est entièrement déboisé.
Nous n’avions pas encore jeté l’ancre, que le frère du chef de Vilear arriva à bord pour féliciter le capitaine sur son retour. Bientôt après, parut Bonassar lui-même avec plusieurs autres chefs secondaires, des prêtres et un Lascar qui avait déserté le Hunter, environ vingt mois auparavant. Le chef informa notre capitaine que, peu de temps après le départ du Hunter pour Canton, les habitans des villages qu’il avait conquis avec son assistance s’étaient révoltés, et, ayant été joints par les puissantes tribus qui habitaient les bords d’une grande rivière appelée Nanpacab, lui avaient fait une guerre cruelle.
Bonassar chercha ensuite à nous persuader qu’il serait impossible de se procurer du bois de sandal, à moins que cette ligue formidable ne fût vaincue par la force de notre mousqueterie. En conséquence, il pria notre commandant de se joindre à lui pour entreprendre une nouvelle campagne. Le capitaine