voyageur est agréablement surpris de descendre dans une plaine riante, soigneusement cultivée, traversée par plusieurs routes plantées d’arbres et bordées de haies vives. Au milieu de cette plaine s’élève un château sur le penchant d’une colline, adossé à un parc antique, flanqué de six tours élégantes et orné de soixante pinacles.
On y arrive par une grande porte grillée qui joint les pavillons des écuries et des remises par une galerie gothique à jour, appuyée à un large fossé. Au bout d’une belle cour de quatre cents pas, parsemée de mélèzes et bordée de riches clumbs, s’offre aux regards du voyageur un antique manoir ; un portique majestueux laisse un accès facile aux voitures, et la situation du château étant sur un terrain élevé, il se présente favorablement de tous les côtés et domine une plaine de plusieurs lieues ; un vaste parc anglais et une grande pièce d’eau limpide, ainsi qu’une petite rivière qui serpente à travers de riantes prairies, couronnent cet ensemble magnifique. Au-dessus d’un rez-de-chaussée, qui sert en quelque sorte de base à tout l’édifice, s’élèvent pyramidalement un premier, second et troisième étage, ainsi qu’un fort entouré des créneaux qui complète cette architecture gothique. L’intention du propriétaire étant de dédier ce monument aux citoyens qui se sont illustrés en combattant pour leur patrie, M. Charles Aureli, élève de Canova, a exécuté par ses ordres des statues disposées dans les embrasures des croisées colossales du château. Sur la façade principale, on remarque les rois Boleslas-le-Grand et Wladislas-Jagellon ; au-dessus, Constantin Ostrogski et Georges Radziwill. Successivement on y voit le roi Étienne Batory, et au-dessus de lui Jean Zamoyski, ensuite le roi Jean Sobieski, et Jean Tarnowski. Sur la façade qui donne sur la terrasse du parc, on aperçoit Stanislas Zolkiewski, Jean-Charles Chodkiewicz, Étienne Czarniecki et Michel Paç, grands-généraux des armées de Pologne et de Lithuanie.