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ET NOUVELLES.

mière palissade élevée à 200 pas du fort. Là, cinquante Ovas, cachés derrière un retranchement, voulurent défendre le passage : mais ils ne résistèrent pas long-temps à la fusillade dirigée contre eux, et aux grenades qui leur furent lancées. Cette première barrière fut bientôt renversée, le poste abandonné, et les Ovas obligés de se sauver dans le fort principal. Après avoir franchi ce premier obstacle, nos troupes, marchant toujours dans le même ordre, se dirigèrent sur le fort, et déjà elles étaient à quarante pas des remparts, quand elles reçurent trois coups de canon à mitraille qui nous blessèrent quelques hommes. Ce fut alors que le capitaine Despagne ordonna l’assaut ; à ce commandement impatiemment attendu, l’intrépide Baudson, à la tête de la colonne de droite, se précipite vers la porte du S.-E., et malgré une grêle de balles entraîne les soldats dans le fort, où il tombe couvert de blessures, au milieu des ennemis. De son côté, le brave La Revanchère s’élance avec une telle impétuosité sur le côté opposé, que la colonne de gauche était sur le rempart avant que l’ennemi eût pu recharger ses canons. Les Ovas, qui avaient fait jusque-là une courageuse résistance, ayant vu succomber leurs chefs et les plus braves d’entre eux ne songèrent plus qu’à la fuite : ils sortirent du fort et se sauvèrent dans la forêt, en suivant le rivage de la côte du nord. Poursuivis par la réserve, ils perdirent encore beaucoup de monde dans cette déroute.

La Chevrette, qui tira en ce moment, dut en mitrailler plusieurs dans le bois. À midi, le commandant Gourbeyre descendit à terre, et fit arborer le pavillon de France sur le fort des Ovas.

L’ennemi a laissé 119 morts sur le champ de bataille, dont 45 tués dans le fort, auprès des canons ou sur la brèche. Les prisonniers que nous avons faits, au nombre de 27, assurent que beaucoup de leurs blessés ont dû périr dans les bois. Nous avons su par eux que le poste de la