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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/109

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POPULATION DES DEUX MONDES.

arrêté. Mais un court examen des opinions les plus recommandables émises à ce sujet donnera plus de poids à ce que nous venons d’exposer. Nous commencerons par l’état d’Alger.

Laissant de côté les 3,000,000 et les 2,000,000, les 1,900,000 et les 1,300,000 habitans, etc., etc., que l’on assigne gratuitement, et, pour ainsi dire, au hasard à cet état, nous citerons les estimations de deux auteurs qui, plus que tous les autres, nous paraissent devoir être regardés comme juges compétens : nous voulons parler de M. Shaler et de M. Renaudot. Le premier, consul général des États-Unis à Alger, est l’auteur de l’ouvrage le plus important que l’on ait encore publié sur cette contrée. Un séjour de dix ans dans le pays, la place éminente qu’il a occupée et un profond savoir, attesté par son ouvrage même, sont des garans en faveur de ses estimations. M. Renaudot, employé pendant plusieurs années comme officier de la garde du consul général de France à Alger, était aussi à portée d’établir ses évaluations, sinon sur des recensemens inconnus dans ces contrées, du moins sur des faits positifs, qui peuvent donner des approximations. Mais, à notre grand étonnement, nous voyons M. Shaler n’évaluer la population de cet état qu’à 1,000,000 à peine, tandis que M. Renaudot la porte à 2,714,000 ! Tout lecteur qui aura lu attentivement ce que nous avons exposé dans la première partie de ces recherches, n’aura pas de difficulté à expliquer cette grande différence entre les estimations contemporaines de deux auteurs qui habitent le même pays, et qui