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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/110

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STATISTIQUE.

sont tous les deux à peu près dans les mêmes circonstances pour se procurer toutes les informations nécessaires. Nous ajouterons seulement que, d’après l’évaluation de la superficie de cet état donnée par M. Shaler, on voit que cet auteur a exclu de ses calculs toutes les peuplades de l’Atlas qui sont, de fait ou de nom, indépendantes du dey d’Alger. Les renseignemens nombreux que nous avions déjà recueillis en rédigeant l’Atlas éthnographique du globe, ainsi que l’estimation de M. Shaler, nous ont engagé à porter à 1,500,000 la population totale de l’état d’Alger, dans les limites qui nous semblaient pouvoir lui être assignées. Nous y avons compris toutes les peuplades qui vivent sur son territoire, quels que soient leurs rapports politiques vis-à-vis le dey d’Alger. Nous avons vérifié dernièrement nos calculs, parcouru tous les ouvrages qu’a fait naître l’expédition que l’on prépare ; nous n’avons rien trouvé qui nous déterminât à les modifier.

Les estimations relatives à l’état de Tunis offrent les mêmes divergences. Tandis que le voyageur anglais Maggil, après avoir visité cette contrée en 1811, en évaluait la population à 2,500,000, un autre voyageur de sa nation, M. Blacquière, qui l’avait parcourue presque dans la même année, la portait à 4,500,000. Les détails de leurs calculs respectifs présentent des différences encore plus choquantes. Ainsi, lorsque, d’après l’un, le nombre des Turcs n’est que de 7,000, d’après l’autre il s’élève à 25,000. Nous ajouterons que Von-