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ITINÉRAIRES DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE.

phie de ces régions si peu connues. Je n’ai pas le dessein de donner à cette notice tous les développemens que le sujet semble réclamer : d’énormes volumes y suffiraient à peine ; mon seul but est de relever les erreurs de construction les plus notables, de poser quelques jalons fondamentaux, d’indiquer plutôt que d’établir les résultats de mes investigations personnelles : j’abandonne à la sagacité de mes lecteurs le soin de suppléer aux développemens justificatifs, confirmatifs, ou extensifs, que le défaut d’espace et de loisirs me force à laisser sous-entendus.

Ainsi que l’a dès long-temps proclamé M. Walkenaer[1], les monumens de la géographie ancienne ne peuvent servir aux progrès de la géographie moderne, à laquelle, au contraire, ils sont forcés d’emprunter leur explication. Ces monumens d’ailleurs sont bien rares pour l’Afrique occidentale, et mentionnent à peine dans l’intérieur quelques peuplades, dont les plus éloignées occupaient les gorges et le versant méridional de l’Atlas.

Il n’en est pas de même tout-à-fait des indications contenues dans les écrits des Arabes du moyen âge ; car les Arabes sont restés dominateurs de ces contrées, auxquelles ils ont imposé leur culte ; et avec le mahométisme s’y est répandue la langue du Qorân, comme avec le christianisme a voyagé jadis l’ancienne langue de Rome. Mais ces indications,

  1. Recherches géographiques sur l’intérieur de l’Afrique septentrionale, pag. 250, 346.