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ITINÉRAIRES DE L’AFRIQUE OCCIDENTALE.

gisemens et distances, de la variation magnétique, et des latitudes observées, est un des guides les plus utiles qui puissent être employés par les géographes : ce n’est pas à dire qu’elle doive être aveuglément suivie, puisque des déterminations de longitude, établies enfin avec la précision désirable pour des points placés sur la route ou dans le voisinage, démontrent la nécessité d’une correction considérable dans toutes les longitudes, et que des vérifications analogues tendent à faire penser que des rectifications doivent aussi être faites aux latitudes. Mais, ainsi qu’il arrive trop souvent, entre les géographes qui sont venus après Rennel, les uns ont adopté, sans examen et sans modification, le travail du docte anglais, en faisant péniblement, ou plutôt arbitrairement, cadrer à ses déterminations les itinéraires effectués depuis ; les autres, au contraire, sapant avec une imprudente témérité l’œuvre de Rennel, ont substitué aux résultats obtenus par une critique savante, appliquée à des matériaux à la vérité imparfaits, les données que présentaient des documens moins sûrs encore, mais auxquels une date plus récente conciliait plus de faveur et une confiance irréfléchie.

Cette confiance imprudente s’est surtout manifestée à l’égard d’une construction anonyme, tout à-fait arbitraire et capricieuse, de l’itinéraire du second voyage de Park, portée sur la carte qui accompagne la relation posthume du célèbre écossais[1].

  1. The Journal of a mission to the interior of Africa in the