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GÉOGRAPHIE.

d’anticiper ici sur une publication à laquelle je suis heureux d’avoir pu efficacement contribuer ; aussi déclaré-je, dès à présent, que je n’ai fait ni ne ferai, dans cette notice, aucun usage quelconque des lumières que pourraient fournir ces précieux documens ; sans doute leur examen serait, dans l’espèce, du plus haut intérêt ; mais les résultats auxquels je suis arrivé étant antérieurs à l’époque où j’ai pu avoir connaissance des papiers de Beaufort, il me suffira d’appuyer ici ces résultats des mêmes considérations qui m’avaient déterminé à les adopter. Je joindrai plus tard à cette notice le complément d’indications que j’aurai puisées dans cet intéressant voyage après sa publication.

Le dernier dans l’ordre des temps, mais non dans l’ordre d’importance, est le voyage accompli, en 1827 et 1828, par René Caillié, qui sous le costume musulman a fait la traversée de l’Afrique occidentale entre Kakondy et Rabâth, en passant par la fameuse Ten-Boktoue, jusque-là but fatal de tant d’entreprises malheureuses ; il a soigneusement relevé les gisemens et les distances de tous les points de sa route ; il a même essayé de les appuyer d’observations astronomiques, en suppléant ingénieusement, par une sorte d’arbalestrille improvisée, au manque d’instruments à réflexion ; mais, trop peu répétées et obtenues par un moyen trop grossier, ces observations, que sur ma demande M. Jomard a eu l’obligeance de me communiquer, n’offrent que des élémens de calcul trop incertains, trop incomplets, pour être employés avec une utilité réelle. Le