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AUTHENTICITÉ DU VOYAGE DE CAILLIÉ.

point si le dessin prétendait représenter dans tout son ensemble la ville de Ten-Boktoue ; mais bien que la planche gravée ait ajouté au croquis original, outre les fioriture, une quarantaine de maisons, partagées en trois groupes qui forment le premier plan, la disposition de ces maisons contre le bord inférieur du cadre, et la légende même qui est inscrite au-dessous, indiquent suffisamment que l’on n’a point sous les yeux une perspective complète du triangle[1] ; on n’aperçoit, en réalité que deux des angles, vers le haut du tableau ; celui-ci me paraît, du reste, mal orienté. On y voit, en effet, les deux mosquées appelées dans la relation mosquée de l’Ouest et mosquée de l’Est correspondre aux mots Sud et Nord, ajoutés en dehors du cadre ; et d’un autre côté, la relation dit que l’esquisse est prise des buttes de décombres situées au Sud de la mosquée de l’Est, ce qui ne pourra jamais se traduire raisonnablement par

  1. Suivant le commentaire dont M. Caillié accompagna la première communication qu’il me fit de son dessin, et qu’il m’a répété maintes fois depuis, la ville doit être prolongée bien au-delà de la ligne inférieure du cadre, pour se terminer en pointe de ce côté. La mosquée indiquée vers l’angle inférieur de gauche occupe à peu près, en réalité, le centre de la ville. D’après les explications nombreuses que le voyageur m’a souvent données à cet égard, j’ai tâché de dresser, sous ses yeux, en interrogeant fréquemment ses souvenirs, l’esquisse d’un petit plan de Ten-Boktoue, inséré dans l’un des coins de la planche ci-jointe ; c’est un secours indispensable pour s’expliquer avec quelque justesse l’aspect sous lequel les diverses parties de la ville se trouvent représentées dans la vue perspective. Il pourrait en outre servir, au besoin, à restituer tolérablement cette même perspective.