j’avoue même qu’en ce qui concerne ce négociant de Tripoli, sa relation ne cadre point avec les informations que j’avais déjà recueillies, puisque, d’après celles-ci, O’tsmân ben Aby-Baker aurait lui-même reçu Laing dans sa propre maison, sur la recommandation d’Al-Mokhtâr, scheykh de Kountah ; mais ceci n’implique point au fond contradiction, attendu qu’après le premier accueil, le chef de Ten-Boktoue a pu désigner au major, ou celui-ci se procurer un autre logement, sans que ce chef cessât d’être considéré comme l’hôte de l’officier anglais ; et il est assez naturel de croire que celui-ci aura fixé sa demeure chez quelque Tripolitain, puisqu’il voyageait sous la protection du pacha de cette régence ; mais c’est assez, sur ce point, raisonner dans le vide : Caillié se trouvât-il, à cet égard, en défaut, ce que je suis porté à ne point soupçonner, on n’aurait à lui reprocher, au pis aller, que d’avoir ajouté une broderie bien peu importante à l’histoire de son séjour à Ten-Boktoue ; mais encore une fois, j’aime à me persuader qu’il n’en est rien, et j’ai personnellement une foi entière, quoique non aveugle, en la sincérité de notre voyageur.
Passons à un autre grief. Caillié dit que le prince, roi, ou gouverneur de Ten-Boktoue, appelé O’tsmân, est un nègre à teint noir foncé et à cheveux blancs crépus ; là-dessus, le critique d’affirmer que O’tsmân est un Foulah ou Félan, probablement aussi blanc que M. Caillié. Lequel croire des deux ? Je crains que le collaborateur de la Quarterly Re-