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ALBUM.

la Jeune fille de l’Oberland, Cannes, la Vierge d’Argelès… Il faudrait tout citer ; nous nous arrêtons !…

— Encore des vers dira-t-on ? mais on en est rassasié, on ne les aime plus. Sans doute, et nous aussi avons lu trop de vers. Mais, parce que depuis Dorat jusqu’à M***, on voit fourmiller les mauvais poètes, faut-il qu’indifférens à la divine poésie, nous laissions surgir ignorés ces jeunes inspirés qui viennent livrer au mouvement passionné de notre âge leurs noms aventureux et leurs pages chaleureuses ? Non, nous nous croirions blâmables ; et puisque sur le nombre des poésies qui viennent de nous être adressées il se trouve deux ouvrages pleins de vie et d’espérance, nous devons les signaler.

Les poésies de M. de Saint-Félix ne sont pas toutes romaines, comme on a pu le voir, mais le choix que nous avons fait de Morica l’Arabe prouve que ce hors-d’œuvre a un cachet de mérite qui le rend digne de figurer partout avec avantage[1].

— Parmi les écrits périodiques que les besoins d’une civilisation progressive ont produits, on doit remarquer le Voleur et la Mode. Ces écrits ne sont point aussi futiles que leur titre pourrait le faire penser.

Le Voleur a rendu de vrais services à la presse, aux auteurs, et surtout aux journaux des départemens, car c’est à lui que nous sommes redevables de bons extraits d’une foule de journaux, revues etc., rédigés par des hommes distingués, et que la grande vogue du Voleur a fait connaître à la France entière et chez l’étranger.

La Mode a essayé de réparer la perte d’un auguste patronage, qu’elle regrette, par un meilleur choix dans ses articles, et, il faut le dire, ses abonnés se sont multipliés au-

  1. Poésies romaines ; Paris, chez Delaunay.