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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/286

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VOYAGES.

Le pays qui s’étend depuis l’Yasou jusqu’à la Nouvelle-Orléans était jadis occupé par la nation guerrière des Natchès, qui était nombreuse et que votre Chateaubriand a illustrée. Cette nation, qui fut si maltraitée par les gouverneurs français, a été presque entièrement détruite dans la guerre qu’ils soutinrent contre vous. Elle est actuellement réduite à quelques familles reléguées sur les bords de l’Allabahma, non loin des branches de la rivière de la Mobile. Cette petite peuplade, composée de 3 à 400 individus, conserve ses anciens usages : elle ne vit que de chasse et de pêche. On en voit rarement à la Nouvelle-Orléans. Cependant lorsque les réfugiés français établirent leur Champ-d’Asile sur les bords de la Mobile, les Natchès, après quelques démonstrations hostiles repoussées avec courage, mais avec ménagement par ces premiers, finirent par établir des relations d’amitié avec ceux-ci, et leur apportaient même souvent des vivres.

On ne parle plus de la nation jadis si célèbre des Chactas, ni de celle des Muscongos.

J’ai fait un séjour d’un mois à la Nouvelle-Orléans, située sur la rive gauche du Mississipi, à 40 lieues environ de l’embouchure de ce fleuve, dans le golfe du Mexique. Je ne puis mieux comparer la situation de cette ville qu’avec celle de Ferrare, en Italie. Toutes deux sont bâties dans une plaine marécageuse, et au-dessous du niveau d’un fleuve contenu dans d’immenses digues, dont la rupture occasionnerait la submersion de l’une et de l’autre. Le Pô, qui domine Ferrare, a un peu plus