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HISTOIRE.

Voilà l’histoire abrégée de cette nouvelle édition.

Le but de l’auteur est d’attirer sur sa patrie déchue l’intérêt de l’Europe, et ne pouvant la montrer glorieuse dans le présent, il a voulu exhumer les souvenirs du passé.

Parmi les chapitres qui ont fixé notre attention nous avons remarqué celui qui concerne les Juifs. L’auteur les regarde « comme une plaie incurable qui ronge la Pologne. Ce peuple y nourrit, dit-il, une constante antipathie contre le pays qui lui donne asile, et n’opère jamais sa fusion avec les autres. » Si la peinture des mœurs juives en Pologne nous a paru un peu sévère, nous avons aimé à reposer nos regards sur ce régiment juif du colonel Berek, dont l’éclatante bravoure et le patriotisme prouvent que les sentimens d’honneur ne sont point bannis de ce peuple dont il faut se rappeler que le chef porte le triste nom de Prince de l’esclavage[1]. Il ne faut peut-être qu’une circonstance ou un prince habile, pour faire rentrer ces Juifs dans l’ordre social dont on les repousse par des antipathies qu’ils finissent par justifier.

Le précis historique de M. Chodzko est clair, rapide et plein d’intérêt ; on aime à relire les pages qui rappellent l’époque où Drombrowski et Wybicki signèrent l’appel à la nation polonaise et organi-

  1. Le premier rabbin, qui fait les fonctions de grand-prêtre, demeure en Asie ; il doit toujours être en voyage, et porte, en langue hébraïque, le titre de Prince de l’esclavage.