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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/367

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CONSIDÉRATIONS SUR MADAGASCAR.

qui déploient leurs nappes infectes dans les plaines qu’ils baignent.

L’achèvement de ces travaux exige, non pas le bras d’un Hercule, mais de la persévérance et une ferme résolution de conduire à leur terme les améliorations progressives qui seront notre ouvrage. Les heureux effets que ces opérations doivent avoir pour le pays sont faciles à saisir : d’abord nous servons l’humanité en exterminant l’hydre de Madagascar, qui répand la désolation et la mort dans cette grande île. La population indigène que les Anglais, d’après le rapport d’un de leurs résidens auprès de Radama, portent à 2,800,000 individus, et qui certainement excède ce nombre, la population indigène subira une augmentation rapide, et les colons européens, dont le nombre ira aussi toujours croissant à mesure que le climat perdra de sa malignité, tout en s’occupant de propager dans l’île les productions agricoles de la zone torride, travailleront avec efficacité au bien-être et à la civilisation graduelle des naturels en les initiant à la connaissance des arts d’une utilité pratique et des secrets de notre industrie.

Il est d’une importance extrême que notre gouvernement local veille à la sécurité des Malgaches, et les préserve des violences trop ordinaires aux Européens répandus dans les colonies. Par là des rapports de bienveillance et d’affection ne tarderont pas à naître entre la race blanche et la race noire, et nous parviendrons à discipliner les naturels, à les appliquer aux travaux des champs, et à