vieux guerriers, admirez toute cette vaste étendue… Quelle nuit ! Comme ces teintes vous rappellent le crépuscule de l’Écosse !… Et ce nuage isolé, qui devance des groupes lumineux et des nuées vagabondes ; est-ce le barde à la harpe d’or ? Brillante fascination !!!… Mais vous voilà immobile, sous le charme de cette puissante harmonie et d’une atmosphère embaumée ; tout vous dispose aux douces émotions de l’amour ; vous cherchez, avide, l’être idéal de vos rêves, de vos pensées : tenez ! le voilà… Apercevez-vous cette femme diaphane, aux longs cheveux, à la robe vaporeuse, à l’écharpe flottante ? elle glisse, légère comme la fille de Fingal, dans cette lumière douteuse. Voyez, dans l’air, sa route blanche et transparente, et enivrez-vous des parfums qu’elle laisse sur sa trace…
Eh bien ! cette illusion ravissante, ces fraîches et saisissantes émotions de plaisir, ce bonheur inconnu à la vie matérielle, est-ce le sombre hiver qui les aurait données ?…
Ah ! vienne le printemps, et sa douce haleine, et ses fleurs parfumées !