Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/448

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
430
CORRESPONDANCE ET NOUVELLES.

prêtrise. On annonçait que quelques-uns d’entre eux devaient suivre les premiers en Europe.

Le vénérable P. Lamiot, qui montre à la fois tant de zèle et de charité, réside à Macao depuis trente-six ans, et il y en a plus de vingt-cinq qu’il est supérieur du séminaire. Il est né à Calais ; le curé actuel de cette ville est son parent et son ami de collége. On n’apprendra pas sans un touchant intérêt que, lorsque les quatre séminaristes lui eurent témoigné le désir de venir en Europe, le bon prêtre les fit embarquer sans autre passeport qu’une lettre de lui pour le curé, son vieil ami. C’est avec cette simple recommandation que quatre pauvres jeunes gens abandonnèrent leur patrie pour aller chercher des terres lointaines et des peuples qui leur étaient inconnus. Ils quittèrent Macao le 26 novembre 1828. Arrivés à Londres, après une heureuse traversée, le 12 avril 1829, ils touchèrent enfin, dans les premiers jours de mai, les rivages hospitaliers de la France.

P. M… directeur.

LE HAVRE.Pêche de la baleine. — Il fut un temps où la marine française se livrait presque seule à la pêche de la baleine ; alors tous les autres gouvernemens étaient tributaires de notre commerce. Neuf ou dix mille marins, aux quatorzième et quinzième siècles, sortaient chaque année de nos ports et y ramenaient de riches chargemens. Aujourd’hui nous employons à peine quelques navires à l’exploitation de cette branche importante de l’industrie maritime ; encore un armateur étranger en possède-t-il le plus grand nombre.

La pêche de la baleine se trouve maintenant tout entière dans les mains de notre éternelle rivale, l’Angleterre. En quatorze ans, cette puissance a expédié 1,864 navires ; ils ont rapporté 178,503 tonneaux d’huile qui s’est vendue, terme moyen, 30 liv. sterl. par tonneau. Les valeurs créées chaque année par la pêche anglaise s’élèvent à plus de 30,000,000