prisonniers, les mutilent et même les tuent ; il ne faut pas s’imaginer, dis-je, que ces forbans, soient tous Maniotes bien armés et bien équipés ; point du tout : c’est ordinairement un ramas de misérables, aussi lâches que mal armés, qui, accourus de tous les coins, se dispersent de nouveau au moindre danger, ou après quelque bonne prise. »
Ils étaient cependant redoutables sous le gouvernement turc. Aujourd’hui que l’Europe est intervenue dans les affaires de la Grèce et l’a prise sous sa protection, le premier soin du nouveau maître qu’elle lui a donné sera sans doute d’appliquer à ce mal les remèdes les plus prompts et les plus actifs, et de rendre au commerce de l’Archipel la sécurité dont il a besoin. Sous ce rapport, comme sous beaucoup d’autres, l’assistance des puissances européennes est nécessaire à la Grèce, et l’on peut dire, en général, qu’il n’y avait pour ce pays aucune chance de salut, si les rois chrétiens ne lui avaient tendu une main secourable. Maintenant, en lui imposant pour monarque un prince de leur sang, ont-ils consulté ses vrais intérêts ? Sur cette question, qu’on n’agitait pas encore diplomatiquement, M. Brondsted se prononçait, il y a cinq ans, de la manière suivante :
« La forme monarchique, quelque bonne et heureuse qu’elle puisse être pour beaucoup de pays et de peuples, ne convient pas du tout à la Grèce ; elle ne s’adaptait pas à son état ancien, elle ne convient sûrement pas davantage à la Grèce actuelle, parce qu’elle est directement contraire au caractère