Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 2.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
HISTOIRE.

Les Grecs, ont deux fois essayé de s’emparer de Chio, et ces tentatives ont amené sur cette belle terre les plus grands malheurs.


Chio.

Chio était jadis la reine de l’Archipel. Elle renfermait 80,000 Grecs, qui vivaient parfaitement tranquilles en présence d’un petit nombre de Turcs. Agriculteurs intelligens, ils s’enrichissaient à la culture de la vigne, de l’olivier et du mastic. C’était le peuple le plus doux du Levant, comme leur pays passait pour en être la plus belle partie. Les Samiens tentèrent de la soulever en 1822 ; on sait quel en fut le résultat. Une nuée de Turcs fondirent sur eux de Tchesmé, et plus de 30,000 ames expièrent par la mort ou par l’esclavage une rébellion bien courte, que des mains étrangères avaient soulevée Tel a été pourtant le résultat de ces excitations criminelles, qui fomentaient des troubles dans des populations paisibles, pour les livrer ensuite sans défense à la vengeance d’un maître irrité. Les Chiotes commençaient à se relever de la catastrophe de 1822, quand une seconde expédition fut entreprise sur leur île en 1828. Le gouvernement informe qu’avait alors la Grèce décida cette expédition sans aucun motif raisonnable, et la conduisit avec une légèreté encore plus coupable. Elle ne pouvait avoir d’autre effet que de renouveler les scènes d’horreur dont ce malheureux pays avait été la victime : dans au-