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GÉOGRAPHIE.

peut donc sans étrangeté être limité à 12° environ, d’autant plus que le voyageur n’a noté ses directions qu’à un demi-rumb près, en faisant usage, d’ailleurs, d’un instrument de très-petite dimension, consulté à la dérobée, et qui pouvait, au surplus, n’être pas d’une construction bien précise.

Quant aux distances de l’itinéraire, l’estime de Caillié étant de 3 milles anglais par heure, et la mienne de 3’3, l’excès de cette dernière sur la précédente se trouve d’environ 4 cinquièmes de mille ; M. Jomard admet déjà 3 cinquièmes de mille : nous ne différons donc dans nos évaluations que d’un cinquième de mille anglais, ou environ 160 toises par heure de marche : ce n’est guère la peine de s’y arrêter.

Je ne vois donc, en réalité, aucune raison plausible de rejeter l’identité qui s’est naturellement offerte à ma pensée entre les lieux appelés Courou, Kourò, et Couro, dans les itinéraires de Caillié, de Watt et Winterbottom et de Mollien. Dans l’hypothèse de M. Jomard je crois au contraire reconnaître un motif de rejet de son estime, comme trop faible ; il avoue lui-même que de sa construction il résulterait que le Sénégal ou Bafing, dont la source est au N.O. de Timbou, prend son cours à l’O. et au N. (et non pas à l’E.) : or cela est-il conciliable avec les détails que Mollien rapporte de visu quant au cours de ce fleuve d’abord vers le S., et d’après des informations précises quant à son passage au S. de Timbou et à sa direction ultérieure vers l’E., informations d’autant plus dignes de foi, qu’elles se