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DÉMÊLÉS DE LA FRANCE ET DES ÉTATS-UNIS.

nistre américain céda à ces considérations. À l’avénement du ministère Villèle, il renouvela ses instances auprès du nouveau cabinet ; il écrivit le 22 janvier 1822 au vicomte de Montmorency, ministre des affaires étrangères, que son gouvernement, par des motifs de pure amitié, ayant cédé à la répugnance qu’avait montrée l’ancien ministère de suivre les négociations sur les réclamations américaines, et que les embarras de la France et les motifs allégués ayant heureusement cessé, il demandait une prompte décision sur cette affaire. La lettre de M. Gallatin parut faire impression sur l’esprit du vicomte de Montmorency, et il avoua franchement, dans une entrevue qu’il eut avec lui, qu’il était frappé de la justice des réclamations, et qu’il regrettait qu’on n’en eût pas encore réglé le paiement. Toutefois, M. de Villèle, qui était plus pressé d’indemniser les émigrés pour faire des électeurs à double vote, s’appliqua à faire naître des difficultés commerciales, qui se terminèrent par la convention de 1822, arrêtée à Washington[1]. Il ne semblait plus possible après cela de retarder la conclusion de cette affaire ; les Américains se flattaient déjà de rentrer dans les biens dont ils avaient été dépouillés, quand M. de Villèle éleva tout à coup une question incidente sur les réclamations de Beaumarchais contre l’Amérique, dont il se sou-

  1. Elle était relative à un fort droit de tonnage dont se plaignait la France ; mais les Américains prétendent qu’ils n’avaient élevé ce droit que par mesure de représailles.