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HISTOIRE MODERNE.

contentent de gagner le double ou le triple sur les finances ; mais pour la plupart, il n’est pas d’exagération à laquelle ils ne se livrent, et ce scandale est parfaitement public ; il n’est personne qui n’avoue les bénéfices qu’il a faits à ce trafic infâme. C’est ainsi que la Grèce a payé jusqu’à 80,000 combattans, quand à aucune époque il n’y en a eu plus de 15,000 sous les armes. Encore aujourd’hui, les contrôles de l’armée grecque comptent 16,800 officiers supérieurs, dans le nombre desquels se trouvent 3 à 400 généraux.

Le gouvernement actuel a fait cesser ces désordres. On ne voit plus de bandes parcourir l’intérieur du pays pour le piller à volonté[1], elles ne se recrutent plus comme elles le faisaient jadis, et ceux qui les composent aujourd’hui sont les mêmes hommes qui ont déjà pris le métier de palikares, et que l’habitude, la perspective du pillage sur les Turcs, le désœuvrement, la répugnance, peut-être même la difficulté de se remettre au travail, enfin pour le plus petit nombre, l’occupation de leur pays par l’ennemi retiennent sous les drapeaux.

  1. Des nouvelles postérieures ne sont pas aussi favorables. Malgré la présence des troupes françaises, la tranquillité publique est souvent encore troublée d’une manière déplorable. Plusieurs lettres, que nous avons reçues de la Morée, font mention des vols et des déprédations qui s’y commettent de nouveau. Nous avons eu également sous les yeux des rapports officiels de nos généraux qui confirment tout ce que l’auteur dit plus bas sur l’indiscipline même des troupes régulières.

    P. M., directeur.