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LA GRÈCE EN 1829.

vaste plaine qui entoure Athènes. Bientôt ils furent en présence des avant-postes turcs, qui étaient sur leurs gardes, et retranchés derrière des tambours. Le simple bon sens voulait qu’ils les enlevassent par une attaque franche, et ils étaient assez nombreux pour que cette attaque ne les arrêtât pas un seul instant. Les officiers européens qui étaient parmi eux employaient tous leurs efforts pour les entraîner ; mais le moyen de les faire agir contre leurs habitudes ! La première colonne s’arrêta donc, et la tête se mit en devoir d’élever des tambours vis à vis de ceux des Turcs, pendant que la queue restait en l’air. Pareils à l’autruche, qui croit avoir échappé à l’ennemi quand elle s’est enfoncé la tête dans le sable, ils se croyaient suffisamment protégés par quelques mauvaises pierres que ramassaient les hommes de l’avant-garde. D’ailleurs ils n’avaient aucune idée de la manière de se mettre en bataille, de placer des postes, de lancer des tirailleurs. C’est dans ce moment que quatre cents delhis chargèrent en flanc cette cohue ; en un clin d’œil tout fut dispersé, on ne fit pas même ombre de résistance. Ils jettent leurs armes pour se sauver plus vite, et les Turcs n’ont que la peine de sabrer ceux qu’ils peuvent atteindre ; dix-huit cents morts, étendus dans la plaine, marquaient le passage des delhis, qui s’étaient répandus en éventail. Tout ceci se passait sous les yeux des autres corps de l’armée, entre autres de celui de Vasso, qui était posté sur les hauteurs ; aucun d’eux ne fit le moindre mouvement pour sauver ces malheureux. Ainsi fut