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L’EUROPE AUX XVe ET XIXe SIÈCLES.

quand leur situation présente nous est parfaitement connue, ainsi que les époques antérieures de leur histoire, qui peuvent nous servir de terme de comparaison. Le tableau qui va suivre donne un aperçu statistique des forces militaires, et surtout du revenu des puissances de l’Europe vers la moitié du xve siècle, dont la comparaison avec l’état actuel présente une foule de rapprochemens curieux. Pour bien établir le parallèle, il faut de toute nécessité commencer par poser nettement les limites de ces états vers la moitié du xve siècle, afin de les comparer avec les portions qui leur correspondent dans les circonscriptions politiques du xixe siècle. Plusieurs de ces états n’ont guère changé de limites, et offrent par conséquent des termes de comparaison parfaitement semblables, quant à l’étendue, à la nature du sol, au climat, aux côtes, ports, etc., etc. Tels sont l’Angleterre, l’Écosse, le Portugal.

Une des choses qui frappe davantage dans ce tableau, c’est l’immense supériorité de la république de Venise, quant à son revenu, comparativement à toutes les puissances de l’Europe. En effet, si l’on considère l’étendue et la population de cette république en 1453, ainsi que celles de la France, de l’Angleterre, de l’Espagne, de la Hongrie, on sera frappé de la richesse de ce petit état ; et si l’on cherche la cause de son grand revenu, on verra sans peine qu’il était le résultat du commerce, de la navigation et de l’industrie manu-