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EUROPE.

les véritables coupables. Toutes les autres autorités, telles que le miri-olaï, le douanier, le mollah, l’évêque grec, ont partagé l’indignation générale qu’ont excitée les dernières exécutions, et s’en sont expliqué hautement. Le miri-olaï est un homme sage, éclairé, qui comprend la nécessité et la marche des réformes. S’il était gouverneur de la province, toute la population s’en réjouirait, et le pays aurait bientôt pris un autre aspect. »


CONSTANTINOPLE.Fête donnée par le sultan au corps diplomatique. — Le 26 septembre a eu lieu la fête que le sultan, sous le nom de son premier secrétaire Mustafa-bey, et sous prétexte d’une revue, a offerte au corps diplomatique. Une pluie légère, tombée pendant la nuit, et un temps un peu couvert, ont permis de jouir de tous les agrémens de cette journée.

De superbes voitures, attelées de quatre chevaux, et des chevaux de main richement harnachés, avaient été préparés à l’échelle de Haïdar-pacha pour les dames et les ministres étrangers. Mustafa-bey reçut, sous une belle tente, les membres du corps diplomatique. Après avoir pris le café, le séraskier invita la société à passer dans un salon de verdure, pratiqué avec beaucoup d’art et d’élégance sous un énorme platane, et entouré de lauriers et de roses entremêlés. La circonférence de ce salon était occupée par des sofas, et le milieu par de petites tables sur lesquelles on servit des rafraîchissemens de toute sorte.

Plus de quarante mille femmes turques, venues pour voir la parade, parcouraient la plaine et les collines environnantes, et formaient, par la variété des couleurs de leurs costumes, le coup-d’œil le plus pittoresque et le plus ravissant.

Bientôt on annonça que la revue allait commencer, et tout le monde se dirigea dans la plaine, derrière l’endroit appelé Tever-Baghtzisi, où des tentes avaient été dressées pour les dames et le corps diplomatique. Le séraskier eut l’attention d’engager les ministres étrangers à ne pas se