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HISTOIRE. — PHILOSOPHIE.

des commissions, des ministères et leurs créatures ; les chefs de bandes et leurs palikares, les marins qui vivaient de piraterie, enfin toute la classe des primats. Si on descend jusqu’au peuple et qu’on l’interroge, on trouvera au contraire qu’il s’applaudit du rétablissement de l’ordre, qu’il déteste ces factions turbulentes dont les excès ont ruiné la Grèce, et qu’il ne désire rien tant que la continuation d’un système qui lui a donné la première tranquillité dont il ait joui depuis six ans. Si on en vient à analyser les reproches eux-mêmes, on se convaincra qu’ils ne méritent guère plus de confiance que ceux qui les débitent. Les plus graves portent sur l’usage arbitraire que le président fait de son autorité, sur sa hauteur despotique, sur l’éloignement des affaires dans lequel il tient les hommes qui y ont figuré jusqu’à présent ; ces hommes, répète-t-on avec emphase, qui se sont sacrifiés pour la cause de l’indépendance, et qui voient aujourd’hui des nouveaux venus et des étrangers passer avant eux dans la confiance du gouvernement.

Ce que j’ai dit précédemment suffit, ce me semble, pour réduire ces déclamations à leur juste valeur. Il ne faut pas une étude bien approfondie de la Grèce pour être convaincu que le gouvernement populaire, les assemblées, les conseils, la modération des pouvoirs, et tant d’autres belles théories empruntées à la haute civilisation, y sont la plus grande de toutes les absurdités ; qu’il faut une main forte, armée de tous les pouvoirs, qui