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LA GRÈCE EN 1829.

et le point d’appui qu’il cherchait n’existait même pas. Essaierait-il d’en opérer la fusion ? la chose était impossible ; les factions veulent toutes une domination exclusive. Placé entre tant d’écueils, le président s’est arrêté au second de ces moyens ; il a pensé qu’il était le seul honorable, le seul qui promît pour l’avenir d’heureux résultats ; et quoique l’exécution présente les plus grandes difficultés, quoiqu’il ait peut-être à craindre de succomber dans une entreprise aussi hardie, il a cru de son honneur d’aborder le mal dans sa racine, il a refusé d’être un complice de l’anarchie. Mais aussi que de haines n’a-t-il pas soulevées ! toutes les factions blessées au cœur se sont réunies d’un commun accord, et c’est un merveilleux spectacle aujourd’hui que de voir des hommes, jusqu’à présent divisés, acharnés les uns contre les autres, s’entendre d’un bout de la Grèce à l’autre dans leur haine contre le président. Plusieurs personnes qui ont parcouru récemment la Grèce ont pu être trompées par cette unanimité apparente ; elles ont pu penser que tel était le vœu du pays, et qu’une administration qui est si violemment attaquée était décidément en opposition avec lui. Examinons de près, et ces reproches, et ceux de qui ils partent.

Il est digne de remarque que ceux qui les répètent avec le plus d’aigreur sont des hommes qui ont appartenu aux diverses factions qui se sont disputé le pouvoir, et qui le voient leur échapper avec dépit. Tels sont tous ceux qui entourent le gouvernement à Égine, les membres des conseils,