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VOYAGES.

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L’époque du départ de la division approchant, j’employai les derniers jours qui me restaient à visiter l’intérieur de la ville de Sourabaya. Je commençai par le camp chinois, qui est une espèce de faubourg détaché du reste de la ville, dont il est séparé par une rivière qui coule dans toute sa longueur. Divers ponts, placés de distance en distance, servent de communication entre les deux quartiers chinois et hollandais. La population du premier est très-considérable ; presque tous les habitans sont cultivateurs, jardiniers ou marchands. Les magasins de l’autre sont rangés avec beaucoup de goût, d’ordre, de richesse, et surtout de propreté ; mais revenons au premier. On n’ignore pas combien les Chinois aiment à barbouiller les meubles, les portes, les murs, etc. Tout présente dans leurs logemens des tableaux bizarres de formes diverses. Le soir, leur seul amusement est la musique. Ils se réunissent dans le centre de la ville, où ils possèdent une grande salle commune, dans laquelle sont placés les instrumens d’harmonie, qui ne consistent que dans des chaudrons en cuivre assez épais, de grosseur inégale, de manière à rendre des sons différens : ils sont placés à la file les uns des autres, et par rang de taille. Chaque homme en a six ou huit sous ses ordres. C’est avec un martinet en fer qu’a lieu l’attouchement de ces espèces d’orgues ; en frappant lentement sur chaque chaudron, on en tire des sons aigus ou lugubres. Quoi-