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Page:Revue des Deux Mondes - 1830 - tome 4.djvu/45

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ÎLE DE JAVA.

que certains airs soient quelquefois exécutés avec assez de justesse, on peut aisément se faire une idée de la mélodie d’une telle musique. J’ai éprouvé qu’elle était plus propre à endormir, quoique bruyante, qu’à disposer à la gaîté. C’est cependant le plus vif amusement des Chinois. Chaque soir, le même concert recommence et ne se termine que très-tard[1].

Il y a à Java des Chinois immensément riches, qui occupent de magnifiques logemens. Ils ne sortent que rarement à pied avec un garçon qui leur tient un parasol sur la tête ; le palanquin couvert, accompagné de plusieurs domestiques, est leur voiture la plus ordinaire pour se promener ou voyager. La mise de la classe opulente des Chinois consiste en un grand manteau blanc ou de plusieurs couleurs, frangé, traînant à terre ; un petit bonnet richement orné de décorations, des culottes blanches ou de couleurs bariolées, avec des genouillères assez larges ; une chemise très-fine, sans col, mais bien brodée ; des souliers tressés avec des lanières de rotin à pointe aiguë et très-relevée, de plusieurs nuances.

Après avoir visité ce quartier chinois, je parcourus la ville hollandaise, dans laquelle je trouvai nécessairement plus du goût européen que dans l’autre faubourg, où règne uniquement le

  1. Nous avons été assez heureux pour nous procurer quelques-uns de ces airs, qui viennent d’être envoyés en France par un de nos missionnaires à la Cochinchine. Voyez à la fin de cet article.