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CORRESPONDANCE ET VARIÉTÉS.


§ III.

FRANCE.


PARIS. — Académie des Sciences. — Séance du 6 décembre. — M. Duméril communique à l’Académie une lettre du docteur Lombard, de Genève, relative à l’influence de certaines professions sur le développement de la phthisie pulmonaire. M. Lombard annonce qu’il a constaté des résultats analogues à ceux observés par M. Benoiston de Châteauneuf. Dès 1828, il avait noté les professions de 2,645 phthisiques qui étaient venus mourir dans les hôpitaux de Paris. M. Lombard a étudié également l’influence des poussières, et il a remarqué que l’inhalation des poussières végétales est beaucoup moins nuisible que celle des poussières minérales. À Genève, les décès pour phthisie sont de 0,20 chez les meuniers, tandis que chez les plâtriers ils atteignent la proportion énorme de 0,67. Ce médecin a été surtout frappé de l’influence de certaines émanations qui lui paraissent développer la phthisie chez un grand nombre d’ouvriers de certaines classes, tels que les chapeliers, les peintres-vernisseurs et les émailleurs, et il a trouvé que la proportion des décès par phthisie pulmonaire était de 0,42 à Vienne en Autriche, et de 0,31 à Genève pour les chapeliers, de 0,32 pour les peintres-vernisseurs, et de 0,25 pour les peintres-émailleurs. Il résulte de l’intéressante lettre de M. Lombard que les métiers qui exigent de grands mouvemens de bras sont moins exposés que d’autres à contracter cette maladie dans le rapport de 0,118 à 0,207 pour Genève, et de 0,252 à 0,286 pour Vienne, et que l’opinion des pathologistes qui attribuent la phthisie pulmonaire aux secousses imprimées par les bras aux organes thoraciques, est tout-à-fait dénuée de fonde-